L'Association des professionnels de la construction et de l'habitation du Québec (APCHQ) a publié une mise à jour de ses prévisions pour le secteur de la construction et de la rénovation résidentielles au Québec pour 2023 et 2024. Cette mise à jour a été nécessaire en raison d'un début d'année difficile, des coûts de construction élevés et de l'absence de baisse des taux d'intérêt.

Pour 2023, l'APCHQ prévoit une baisse significative de l'activité de construction résidentielle. On s'attend à environ 40 000 mises en chantier, ce qui représente une diminution de 30% par rapport à 2022. Il s'agit d'une baisse sans précédent depuis 1995, affectant tous les types de propriétés. En particulier, on ne prévoit que 8 000 nouvelles fondations de maisons unifamiliales et 6 000 mises en chantier de copropriétés, soit des baisses respectives de 23% et 14%. Le segment des logements locatifs sera le plus touché, avec une baisse anticipée de 40% des mises en chantier.

Cette situation est exacerbée par plusieurs facteurs. Le vieillissement de la population, la difficulté d'accéder à la propriété et l'augmentation du solde migratoire ont accru la demande de logements locatifs. Cependant, l'augmentation des coûts de financement a rendu plusieurs projets d'immeubles locatifs moins rentables, ce qui risque de prolonger la crise du logement.

En ce qui concerne la rénovation résidentielle, on prévoit un repli des dépenses à environ 21,5 milliards de dollars en 2023, soit une baisse de 10% par rapport à 2022. Cela est dû à la hausse des taux d'intérêt, au coût élevé des matériaux et à l'incertitude économique. Cependant, le prix de plusieurs matériaux semble se stabiliser et les problèmes d'approvisionnement sont presque résolus, ce qui pourrait être une bonne nouvelle pour ceux qui n'ont pas besoin de financer leurs travaux de rénovation.

Pour 2024, l'APCHQ prévoit une légère reprise. On s'attend à une augmentation de 15% des nouvelles constructions, soit 46 000 habitations. Les taux hypothécaires fixes à cinq ans devraient commencer à baisser graduellement à partir de l'automne 2023, ce qui pourrait stimuler le marché immobilier ainsi que la construction et la rénovation résidentielles.